La fondation Frantz Fanon participe aux assises de la lutte contre l’islamophobie

Les Assises de la lutte contre l’Islamophobie
Questions, mythes et peurs concernant l’Islam et les Communautés Musulmanes dans le contexte de l’égalité
SYMPOSIUM INTERNATIONAL Jeudi, 04 Juillet 2013 UNESCO PARIS Salle IX 7 Place de Fontenoy – 75352 Paris 7

Concept

L’islamophobie, alimentée par les idées rétrogrades du « choc des civilisations » et de l’incompatibilité culturelle par rapport aux valeurs occidentales, s’est propagée avec une constante radicalisation après le 11 septembre, associé dans l’esprit de beaucoup de gens avec le fondamentalisme et même le terrorisme. Une série de débats publics et de mesures législatives à travers l’Europe dans les deux dernières décennies ont favorisé la discrimination et les perceptions erronées qui ont abouti à une polarisation croissante de l’opinion qui ont eu pour effet de rendre les communautés musulmanes encore plus vulnérables face à la discrimination, aux discours et actes haineux et à la violence. Le sondage IPSOS de Janvier 2013 sur le rôle de la religion en France révèle une image déconcertante sur les attitudes envers l’islam et les communautés musulmanes au sein de la population française. Les trois quarts des personnes interrogées décrivent l’islam comme une religion « intolérante », et la trouve « incompatible » avec les « valeurs de la société française » – un chiffre qui est trois fois plus élevé que celui concernant le judaïsme et près de sept fois plus élevé que pour le christianisme. En outre, plus de la moitié des sondés croient que les musulmans sont des « fondamentalistes » (54%) et imposent leurs valeurs à la société française (80%). Ces chiffres qui peuvent être retrouvés dans un nombre important de pays européens nous démontrent que les effets de la stigmatisation de l’islam comme étant une religion « intolérante », voire « fondamentaliste » est désormais bien profonde dans les sociétés européennes contemporaines. Les récentes agressions barbares qui ont eu lieu à Boston ou à Londres ont contribués à renforcer cet état d’esprit négatif envers les communautés musulmanes. Du coté politique, les partis d’extrême-droite ont aujourd’hui fait de l’islam la principale cible de ravitaillement en surfant sur les préjugés contre les musulmans. Dans le cadre des débats publics, l’islam et les communautés musulmanes sont constamment ciblés et présentés comme une menace par les médias populaires et les politiciens. L’accent populiste de la couverture médiatique sur des incidents particuliers (attaques terroristes, les prières de rue, la nourriture halal, les événements au Moyen-Orient et en Afrique) a stéréotypé l’image des musulmans et des communautés musulmanes pour en fin de compte faire exploser la discrimination.

Cette discrimination a eu pour conséquence de légitimer l’intolérance et la haine envers les communautés musulmanes tout en affectant leurs droits fondamentaux. Elle a aussi rendue plus difficile pour les musulmans d’être activement représentés dans la société comme citoyens à part entière, à parler et à faire campagne pour leur droit à la liberté et à la différence, à se sentir égaux et protégés au sein de la société. Selon les récents rapports de l’agence des Droits fondamentaux de l’Union Européenne, de l’ECRI ou du BIDDH, au fur et à mesure que les incidents quotidiens de menaces et d’intimidations se sont propagés et que la stigmatisation et la violence contre les musulmans ont augmentés, l’opinion publique est devenue de plus en plus méfiante et hostile à l’égard d’une image stéréotypée de l’Islam. Les postures de certains politiciens traditionnels qui ont puisés dans les médias la rhétorique incendiaire anti-musulmane pour des raisons électoralistes ont alimentés la stigmatisation par la société majoritaire des millions de musulmans vivant en Europe qui furent largement perçus comme une source d’insécurité et aussi de résistance à « l’intégration ». L’islamophobie est un test crucial de respect des droits fondamentaux universels de l’homme et des libertés dans l’Europe contemporaine. Comme l’antisémitisme au XXe siècle, il représente une forme de discrimination qui s’est dangereusement intégrée dans la perception populaire et a été accepté dans le discours politique dominant. Par malheur, il empêche une compréhension objective de ce qu’est l’Islam et comment elle peut contribuer à un avenir positif de l’inter-culturalité. Il condamne au silence et à la peur des millions de musulmans qui s’enferment dans l’invisibilité et l’aliénation. Elle contrecarre la riche contribution que leurs communautés et ses membres ont fait et peuvent faire à l’avenir. Il ne peut y avoir de processus encourageants que si la communauté musulmane est considérée comme un partenaire égal dans la société européenne, jouissant des mêmes libertés fondamentales d’expression et d’une protection complète contre la discrimination comme tout le monde. La nécessité d’un débat public éclairé sur le rôle de l’Islam dans l’Europe contemporaine est plus pressante que jamais. C’est pourquoi, avec nos partenaires, l’EMISCO a décidé d’organiser ces « Assises de l’Islamophobie » à l’UNESCO dont le siège est à Paris. Nous espérons créer une occasion unique de discuter de l’islamophobie comme une forme importante de l’intolérance et promouvoir la campagne contre l’islamophobie comme une lutte pour les droits humains, l’égalité, la liberté et le respect mutuel pour tous dans nos sociétés. Partant du principe que l’islamophobie – comme forme de préjugés fondés sur les relents xénophobes et très souvent sur les stéréotypes néo-racistes – est inacceptable dans une société démocratique, plurielle et inclusive, nous visons à rassembler les organismes gouvernementaux, les organisations intergouvernementales, les acteurs politiques, les médias et les ONG pour débattre de la façon dont l’islamophobie peut être combattue par une campagne positive pour les droits universels de l’homme, l’égalité et interculturalité en Europe.

Agenda

Discours d’ouverture 09:30-10:30 Hôte de session : – Dr Kamel MEZITI – Historien et écrivain – Amb. Gürcan BALIK – Représentant Permanent de la Turquie à l’UNESCO – Dr. Doudou DIENE – Président de l’EMISCO – Jean-Marie HEYDT – Président Conférence des OING du Conseil de l’Europe – Bariza KHİARİ – Sénatrice de Paris Débats 10:30 – 12:00 Débat 1 : Approches politiques et médiatiques partiales dans la perception des minorités Modérateur : Selçuk DEMIR– Avocat Intervenants : Marwan MUHAMMED –– CCIF Fouad BAHRI – Rédacteur en chef de Zaman France Mireille Fanon MENDES FRANCE – Fondation Frantz Fanon Numan BALTACI – Coordinateur de Projet de l’IIPJHR Genève Tara MORRIS – Agence des Droits Fondamentaux de l’UE – FRA Dr Madjid SI HOCINE – Médecin et animateur de l’Egalité d’Abord Questions – Réponses 12:00 – 12:15 : Pause Café 12:15 – 13:45 : Débat 2 : Préservation de la Cohésion Sociale par le respect des valeurs universelles Modérateur : Ahmet OGRAS – Président UETD France Speakers : Dr. Michael PRIVOT – Directeur du Réseau Européen contre le Racisme – ENAR Stéphanie LECESNE – CEJI, Une contribution Juive pour une Europe inclusive Mohammed MOUSSAOUI – Président du CFCM Larbi KECHAT – Directeur du Centre Socio-Culturel de Paris François BECKER – Réseau Européen Eglises et Libertés Questions – Réponses Conclusions 13:45 – 14:00 Esther BENBASSA – Sénatrice du Val de Marne (a confirmer)

 

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