Voici les mots prononcés à l’enterrement par Mireille Fanon, présidente de la fondation Frantz Fanon :
Hommage à Ilan Halévi
Cimetière du Père Lachaise
Samedi 13 juillet 2013
Ilan Halévi, un prénom, un nom qui à la lecture de ses livres m’ont toujours impressionnée.
Entendre son nom suffit à faire claquer le drapeau de l’éthique de l’engagement, de la solidarité internationale, de celle qui soutient sans réserve à la revendication nationale des peuples soumis à une domination illégale, quel qu’en soit le prix.
S’engager politiquement, sans aucun atermoiement, auprès de ceux qui luttent depuis si longtemps pour leur droit à disposer d’eux-mêmes, pour leur droit à vivre sur leurs terres, dans leur pays…dénoncer l’occupation, la colonisation ; porter jusqu’à faire siennes leurs paroles et leurs mots ; nouer des liens avec tous ceux et celles qui portent cette conviction. Ne jamais renoncer même dans les moments les plus difficiles de cette lutte de libération….
Ilan Halévi, la Palestine, jusqu’au bout…pour toujours !
Ilan Halévi, une posture déterminée, souvent têtue au point de considérer que ses cravates laissées dans une chambre d’hôtel près de Roissy sont plus importantes que tout, alors qu’il était en train de faire une crise cardiaque. Seule sa robustesse et une croyance illimitée en sa bonne étoile lui permettront d’affronter ce dur coup !
Ilan, une culture politique et littéraire qui laissaient souvent sans argument, Ilan sa passion du jazz et des musiques qui se croisent et font lien….
Ilan, amitié politique, amitié de solidarité au rythme des résistances de nos frères et soeurs, debout face à l’oppression, amitié du métissage, amitié…
Ilan, ses enfants, dont il parlait avec réserve et fierté, son fils Laurent dont la perte était douleur.
Ilan, la Martinique, le café du petit matin ; les nombreux punchs dégustés, dès nuit tombée, dans le jardin de Taoufiq et d’Annick.
Ilan, tu nous manques,
Pour toi, cet extrait de l’hymne national palestinien
Ma Patrie, Ma Patrie,
Notre Honneur !
Est une cause noble et un drapeau flottant
Oh ! Quelle beauté
Dans votre victorieuse éminence
Battant vos ennemis
Ma patrie, ma patrie.
Au revoir, Ilan Halévi