Crimes coloniaux et crimes de guerre

 

Après Gaza, l’impunité sera-t-elle de mise pour les criminels de l’armée israélienne ?

Communiqué de presse de la Fondation Frantz Fanon

La pression militaire israélienne s’est allégée autour de Gaza toujours assiégée, il est donc naturel que les grandes mobilisations populaires à travers le monde connaissent une halte provisoire. Gaza reste sous blocus et le peuple palestinien, nié dans ses droits fondamentaux dont le droit à l’autodétermination, vit toujours sous occupation. La barbarie quotidienne et l’oppression coloniale ne font pas la une de media qui ont dû, malgré un parti-pris honteux, montrer une partie des crimes de guerre commis par les forces de l’armée israélienne. Le bombardement criminel de populations civiles et le meurtre d’enfants sont loin d’être le seul aspect de la réalité du colonialisme israélien. Le sionisme introduit une forme nouvelle d’apartheid avec la bénédiction des Occidentaux et des Nations Unies dont la pratique du  » deux poids deux mesures » a atteint des sommets de cynisme au cours de l’agression illégale de juillet 2014.

Le peuple palestinien héroïque est pris entre deux feux, celui de la colonisation raciste et celui de la capitulation d’une partie de ses dirigeants, ceux de Ramallah qui n’ont pas été réélus par les urnes depuis 2009 et qui sont pourtant reconnus par une communauté internationale réduite au G7, alors que dans d’autres parties du monde, elle fait pression sur des gouvernements pour qu’ils organisent, quoiqu’il leur en coûte, des élections dont les candidats leur sont imposés.

Cette même communauté internationale montre son double visage quand elle poursuit devant la CPI des chefs d’Etats africains soupçonnés de crimes de guerre, alors qu’elle protège, par son silence complice, entre autres, les responsables israéliens qui ont ordonné et permis que des crimes de guerre soient commis en 2014, en 2012 et en 2008-2009. Les victimes de ces crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, ont le droit d’être reconnues et entendues, dès lors il est important de faire pression sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle signe le statut de la Cour pénale internationale mais en attendant, il faut soutenir la demande déposée par un collectif d’avocats, dont la Fondation fait partie, près la Procureure de la CPI. Cette demande est légalement fondée, la refuser reviendrait, une fois encore, à nier aux victimes le droit au droit mais aussi à autoriser les puissances occidentales à commettre, en totale impunité, des crimes de guerre et contre l’humanité. Dès lors, la norme ne serait plus fixée par les dispositions impératives du droit international et du droit humanitaire international mais par la loi du plus fort.

Ce recul assumé vers la barbarie est il vraiment le destin de l’humanité ?

A contre courant du cynisme dominant et des régressions assumées des démocraties « avancées », le peuple palestinien démontre son immense courage et sa capacité exemplaire de résistance.

Comme ce peuple, à travers ses organisations de libération, démontre que la supériorité matérielle et militaire du colonialisme n’est pas un facteur décisif dans le rapport de forces. La volonté et l’engagement sont les clés de la victoire du droit et de la justice. A ce titre la résistance du peuple palestinien est celle de tous les peuples épris de paix et de justice.

La Fondation Frantz Fanon tient à manifester sa solidarité avec la lutte du peuple de Palestine et s’associera à toutes les initiatives politiques et juridiques allant vers la reconnaissance de ses droits, la condamnation de ses bourreaux et la révocation définitive de l’apartheid d’Etat.

Paris, 15 août 2014

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