Remise du prix de la Fondation Frantz Fanon à Leonard Peltier

La Fondation Frantz Fanon a remis, le 6 MARS 2016 durant la salon anticolonial qui s’est tenu à la Bellevilloise à Paris, le prix de la Fondation à Leonard Peltier.

A lire, ci-dessous, le message de Leonard Peltier lu par Lenny Foster et
le message de la Fondation Frantz Fanon.

La Fondation Frantz Fanon a décidé, depuis 2011, de remettre, dans le cadre de la semaine anti coloniale, le prix de la Fondation aux personnes qui mènent ou ont mené des actions exemplaires et des combats solidaires et courageux afin de dénoncer, sans relâche, le racisme racialisant, la xénophobie, les discriminations quelques soient leurs natures, la domination capitaliste libérale ancrée dans ce qu’elle appelle la Modernité, l’aliénation et qui incarnent la valeur de l’éthique contre le colonialisme. La Fondation s’élève, comme l’avait fait Frantz Fanon, contre tout ce qui renvoie l’être humain à une perception de non-être.

Léonard Peltier, tout comme son ami Mumia Abu Jamal, mais aussi comme Georges Ibrahim Abdallah, Ameer Makhoul, Abdullah Öcalan, sans oublier Janine, Janet et Debbie, trois femmes condamnées, aux Etats Unis, de 30 à 100 ans de prison pour des crimes qu’elles n’ont pas commis, tous sont des prisonniers politiques, tout comme le sont les prisonniers politiques Palestiniens, Mapuche, Saharouis, ceux du Pérou, de Guantanamo.

Certains revendiquent la fin d’une occupation illégale et contraire aux droit international, le droit à l’autodétermination et à la souveraineté pour leur peuple, d’autres le droit à la non-discrimination avec son corollaire l’égalité dans un pays où le racisme racialisant, l’afrophobie s’expriment de manière aussi bien structurelle qu’institutionnelle. Tous revendiquent le droit à l’émancipation humaine, le droit de dénoncer les politiques d’un Etat qui applique la violence à l’égard de ceux et celles qui se lèvent pour construire des alternatives à la domination capitaliste et libérale qui n’a d’autres possibles que la violence d’Etat en criminalisant, marginalisant, excluant, chassant, reléguant à la périphérie des villes ou en enfermant.

Leonard Peltier est un de ceux qui paie le prix fort de son combat pour les peuples autochtones des Amériques. Condamné pour un crime qu’il a toujours nié avoir commis, il n’a cessé, de son enfermement, à tenacement être aux côtés de son peuple mais aussi à manifester sa solidarité pour d’autres combats. Montrant par son courage, sa liberté de penser et ses engagements qu’il se refusait à devenir un non-être. Homme debout, depuis quarante ans en prison, il ne cédera pas ni ne reniera ses engagements. Jamais. Debout, esprit libre, il se bat de sa cellule, avec ses nombreux compagnons tout comme lui enfermés, contre les instrumentalisations et les manipulations de ce qui constitue le droit, et plus généralement des droits, au profit d’une idéologie qui veut légaliser des pratiques liberticides contraires à toutes les normes internationales de protection des droits humains et avec tout état démocratique ou qui s’affirme tel.

Leonard Peltier analyse avec clairvoyance le fait que les prisonniers politiques, où que ce soit, sont une des données de la répression et un des moyens trouvés par les dominants pour imposer un nouvel ordre mondial qui lutte contre l’ensemble des peuples afin d’assurer la financiarisation et la marchandisation du monde.

C’est un honneur pour la Fondation Frantz Fanon d’attribuer le prix de la Fondation 2016 à Leonard Peltier ; par ce geste, la Fondation marque sa détermination à continuer à porter le combat qu’elle mène pour soutenir celui de tous les prisonniers politiques, partout dans le monde. La lutte des prisonniers politiques est notre lutte, le droit à la liberté d’expression de toutes celles et de tous ceux qui, enfermé-e-s, revendiquent le respect et l’effectivité des droits humains pour l’ensemble des peuples du monde et par-dessus tout, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fait partie de la norme de base qui doit s’imposer à toutes et tous.

La Fondation Frantz Fanon salue en Leonard Peltier, dont le nom indien est « Gwarth-ee-lass, celui qui guide le peuple- un frère, un camarade !de gauche à droite, -debout- Mustapha Boutadjine, artiste designer du prix de la Fondation, membre de la Fondation Frantz Fanon ; Sylvain Duez-Alessandrini, Comité de défense de Leonard Peltier ; Mireille Fanon Mendes France, Fondation Frantz Fanon ; -assis- George Aguilar, International Leonard Peltier Defense Committee ; Lenny Foster , International Leonard Peltier Defense Committee ; Edith Patrouilleau, traductrice, Comité de défense de Leonard Peltier

March 4, 2016

Greetings Mireille Fanon-Mendes France, esteemed people of the Frantz Fanon Foundation, and friends,

I am very honored and humbled to receive the Frantz Fanon Prize, which is an important and prestigious honor. I am happy to join the group of previous recipients of this Prize as a representative of all who have struggled for survival and basic protection of their own human rights.
Frantz Fanon’s writings and life were inspirational for many of my own generation, including those who were part of the native civil rights movement, as we began to assert our treaty rights, and as we fought to regain our connections to our cultures and spirituality. The effects of colonization are pervasive and insidious. I feel helplessness and sadness when I hear of yet another youth lost to suicide on our reservations, or when I hear of the living conditions and many brutal deaths of relatives living in racist-filled border towns, where native people are marginalized at best. Together, we continue in the process of decolonization and in exercising our sovereignty. Someday, I hope to be a free man among you all. Thank you for your generosity and support.
I am appreciative of my brother and long-time spiritual advisor, Lenny Foster, for his travel and exhaustive work on my behalf. I know that Lenny has mentioned the influence that “The Wretched of the Earth” had on him when he was a young man, and so it is very appropriate that he accept this Prize on my behalf. I also extend my gratitude to my friends and allies of many years, Le Groupe de soutien à Leonard Peltier en France members, in particular, Edith Patrouileau and Sylvain Duez-Alesandrini for your support and all you do on my behalf.

In the Spirit of Crazy Horse,
Doksha,

Leonard Peltier


La Fondation Frantz Fanon a décidé, depuis 2011, de remettre, dans le cadre de la semaine anti coloniale, le prix de la Fondation aux personnes qui mènent ou ont mené des actions exemplaires et des combats solidaires et courageux afin de dénoncer, sans relâche, le racisme racialisant, la xénophobie, les discriminations quelques soient leurs natures, la domination capitaliste libérale ancrée dans ce qu’elle appelle la Modernité, l’aliénation et qui incarnent la valeur de l’éthique contre le colonialisme. La Fondation s’élève, comme l’avait fait Frantz Fanon, contre tout ce qui renvoie l’être humain à une perception de non-être.

Léonard Peltier, tout comme son ami Mumia Abu Jamal, mais aussi comme Georges Ibrahim Abdallah, Ameer Makhoul, Abdullah Öcalan, sans oublier Janine, Janet et Debbie, trois femmes condamnées, aux Etats Unis, de 30 à 100 ans de prison pour des crimes qu’elles n’ont pas commis, tous sont des prisonniers politiques, tout comme le sont les prisonniers politiques Palestiniens, Mapuche, Saharouis, ceux du Pérou, de Guantanamo.

Certains revendiquent la fin d’une occupation illégale et contraire aux droit international, le droit à l’autodétermination et à la souveraineté pour leur peuple, d’autres le droit à la non-discrimination avec son corollaire l’égalité dans un pays où le racisme racialisant, l’afrophobie s’expriment de manière aussi bien structurelle qu’institutionnelle. Tous revendiquent le droit à l’émancipation humaine, le droit de dénoncer les politiques d’un Etat qui applique la violence à l’égard de ceux et celles qui se lèvent pour construire des alternatives à la domination capitaliste et libérale qui n’a d’autres possibles que la violence d’Etat en criminalisant, marginalisant, excluant, chassant, reléguant à la périphérie des villes ou en enfermant.

Leonard Peltier est un de ceux qui paie le prix fort de son combat pour les peuples autochtones des Amériques. Condamné pour un crime qu’il a toujours nié avoir commis, il n’a cessé, de son enfermement, à tenacement être aux côtés de son peuple mais aussi à manifester sa solidarité pour d’autres combats. Montrant par son courage, sa liberté de penser et ses engagements qu’il se refusait à devenir un non-être. Homme debout, depuis quarante ans en prison, il ne cédera pas ni ne reniera ses engagements. Jamais. Debout, esprit libre, il se bat de sa cellule, avec ses nombreux compagnons tout comme lui enfermés, contre les instrumentalisations et les manipulations de ce qui constitue le droit, et plus généralement des droits, au profit d’une idéologie qui veut légaliser des pratiques liberticides contraires à toutes les normes internationales de protection des droits humains et avec tout état démocratique ou qui s’affirme tel.

Leonard Peltier analyse avec clairvoyance le fait que les prisonniers politiques, où que ce soit, sont une des données de la répression et un des moyens trouvés par les dominants pour imposer un nouvel ordre mondial qui lutte contre l’ensemble des peuples afin d’assurer la financiarisation et la marchandisation du monde.

C’est un honneur pour la Fondation Frantz Fanon d’attribuer le prix de la Fondation 2016 à Leonard Peltier ; par ce geste, la Fondation marque sa détermination à continuer à porter le combat qu’elle mène pour soutenir celui de tous les prisonniers politiques, partout dans le monde. La lutte des prisonniers politiques est notre lutte, le droit à la liberté d’expression de toutes celles et de tous ceux qui, enfermé-e-s, revendiquent le respect et l’effectivité des droits humains pour l’ensemble des peuples du monde et par-dessus tout, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fait partie de la norme de base qui doit s’imposer à toutes et tous. La Fondation Frantz Fanon salue en Leonard Peltier, dont le nom indien est « Gwarth-ee-lass, celui qui guide le peuple- un frère, un camarade !

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