Depuis plusieurs années, le Sénégal s’enfonce dans une grave crise générale liée à la gouvernance néolibérale, néocoloniale et liberticide du président Macky Sall et de son clan. Refusant d’écouter le peuple qui s’était activement mobilisé dans les rues en mars 2021 contre l’emprisonnement de la principale figure de l’opposition Ousmane Sonko, refusant d’imaginer que le peuple qui s’est exprimé dans les urnes lors des élections locales et législatives puisse réclamer une alternance anti-françafricaine à la prochaine élection présidentielle de février 2024, le régime de Macky Sall n’a nullement reculé dans sa volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression.
Pour cela, Macky Sall n’hésite pas à peser de tout son poids pour que les instruments du pouvoir judiciaire, policier, administratif et médiatique s’acharnent sur des opposants politiques, des journalistes, des artistes, des militants, des étudiants et de simples citoyens. Ceux-ci subissent en toute illégalité des pressions, des détentions arbitraires ou des violences physiques qui ont déjà fait plusieurs dizaines de morts.
Le 1er juin dernier, la crise a atteint une nouvelle dimension. En effet, le principal opposant Ousmane Sonko a été acquitté de l’accusation de viol et de menace de mort pour laquelle il était poursuivi depuis plus de deux ans, pour être en revanche condamné à une peine de deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ». Ce chef d’accusation soulevé au dernier moment dans le seul but de le rendre inéligible à l’élection présidentielle de février 2024 ne pouvait que susciter la colère d’une grande partie de la jeunesse sénégalaise qui place en lui de grands espoirs d’alternative au régime corrompu et clientéliste de Macky Sall.
Ce verdict a déclenché des manifestations violemment réprimées par les autorités qui n’ont pas hésité à couper l’accès à l’internet, à tirer à balles réelles sur la population ou à utiliser des enfants en bouclier humain. Les lourdes pertes humaines, économiques et sociales sont de la seule responsabilité du président Macky Sall et de sa volonté de se maintenir directement ou indirectement au pouvoir contre les principes qui lui avaient permis d’y accéder.
Avec fermeté, nous exigeons sans délai :
1) l’engagement public, ferme et définitif du président Macky Sall à se retirer du pouvoir sans tenter de briguer un troisième mandat en février 2024
2) la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques pour acter la fin de la répression arbitraire et du régime liberticide
3) la levée des charges contre Ousmane Sonko et la garantie qu’aucun candidat ne sera éliminé sur d’autres bases que celles inscrites dans la constitution.
[Si ces demandes vous agréent, merci d’ajouter à la fin du document vos prénom, nom et pays de résidence à ce formulaire en ligne]
Concerning the situation in Senegal
For several years now, Senegal has been sinking into a serious general crisis, due to the neoliberal, neocolonial and democracy-destroying governance of President Macky Sall and his clan. Refusing to listen to the people who actively mobilized in the streets in March 2021 against the imprisonment of leading opposition figure Ousmane Sonko, refusing to imagine that the people who expressed themselves at the ballot box during the local and legislative elections could demand an anti-Franco-African alternation (alternance anti-françafricaine) at the next presidential elections in February 2024, Macky Sall’s regime has in no way backed down in its determination to reduce the opposition to its simplest expression.
To this end, Macky Sall has not hesitated to throw his weight behind political opponents, journalists, artists, activists, students and ordinary citizens, using the instruments of judicial, police, administrative and media power. They are subjected to illegal pressure, arbitrary detention and physical violence, which has already claimed dozens of lives.
On June 1, the crisis reached a new dimension. The main opposition figure, Ousmane Sonko, was acquitted of the charge of rape and death threats for which he had been on trial for over two years, only to be sentenced to two years’ imprisonment for « corruption of youth ». This charge, brought at the last minute with the sole aim of rendering him ineligible for the presidential election of February 2024, was bound to arouse the anger of a large section of Senegal’s youth, who had high hopes of an alternative to the corrupt and clientelist regime of Macky Sall.
The verdict triggered violent demonstrations, which were suppressed by the authorities, who did not hesitate to cut off internet access, fire live ammunition at the population or use children as human shields. The heavy human, economic and social losses are the sole responsibility of President Macky Sall and his desire to maintain himself directly or indirectly in power against the principles that had enabled him to gain it.
We firmly demand without delay:
1) a public, firm and definitive commitment by President Macky Sall to step down from power without seeking a third term in February 2024
2) the unconditional release of all political prisoners to mark the end of the arbitrary repression and repressive regime
3) the lifting of charges against Ousmane Sonko, and a guarantee that no candidate will be eliminated on grounds other than those enshrined in the Senegalese Constitution.
[If you agree with these demands, please add your name and country of residence to this online form]
Premiers signataires/First signatories
Mireille Fanon Mendès France, Martinique/France
Amzat Boukari-Yabara, France
Ndongo Samba Sylla, Sénégal
Koulsy Lamko, Mexique
Aminata Dramane Traoré, Mali
Firoze Manji, Canada
Mouhamadou Lamine Sagna, USA
Ibrahim Abdullah, Sierra Leone
Aby Lat Soukabé Sène, USA
Cheikhou N’Guirane, Martinique
Khadim Ndiaye, Canada
Mourtala Mboup, Suisse