L’extradition inique d’Aurore Martin

Fondation Frantz Fanon

L’extradition inique d’Aurore Martin

Aurore Martin, ex-dirigeante du parti basque Batasuna qui, il faut le rappeler, exige et appelle l’ETA à un cessez le feu définitif, vient d’être arrêtée et remise par la police française, au nom de l’application du mandat d’arrêt européen, à la police espagnole.

 

Aurore Martin risque jusqu’à douze ans de prison pour des faits concernant des activités politiques qui sont absolument légales en France.

 

Cette extradition est inacceptable parce que la procédure d’application du mandat d’arrêt européen est clairement peu respectueuse des droits de la défense et des libertés individuelles. Comment expliquer qu’une personne soit transférée vers un autre pays européen pour des faits que ses propres autorités nationales ne reconnaissent pas comme illégaux ?

 

Par ailleurs, en acceptant d’extrader Aurore Martin vers l’Espagne, l’Etat français viole l’article 3 de la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; il aurait dû vérifier « qu’elle ne risque pas d’être soumise à la torture » et prendre en compte l’avis du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à propos de l’Espagne.

 

Ce n’est pas un hasard si certains pays européens, dont la Belgique, l’Italie, la Grande Bretagne – dont un juge a estimé que ce mandat était inadéquat et inexact – n’ont pas donné suite à des demandes analogues.

 

Cette extradition démontre que l’objectif de l’Etat français mais aussi de nombreux autres pays, sous couvert de lutte contre le terrorisme, est de remettre en cause les droits politiques et civils tout en portant une atteinte frontale aux règles fondamentales de protection des droits humains.

 

L’extradition d’Aurore Martin est une honte !

5 Novembre 2012

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