Assassinat negrophobe de Joao Freitas à Porto Alegre : rassemblement demain 2 décembre devant le siège mondial de Carrefour !

A L’APPEL DE LA BRIGADE ANTINEGROPHOBIE ET DU GROUPE DES AFRO BRESILIENS POLITISES : RASSEMBLEMENT DEVANT LE SIEGE MONDIAL DE CARREFOUR, 93 AVENUE DE PARIS, MASSY PALAISEAU, 2 DECEMBRE 2020, 15 H !

La Question Noire et la Fondation Frantz Fanon expriment leur soutien à la famille et aux proches de Joao Alberto et à toutes les organisations afro-brésiliennes qui se mobilisent, au quotidien, contre le racisme d’Etat qui tue en toute impunité. 

La Question Noire et la Fondation Frantz Fanon dénoncent l’acte raciste négrophobe dont a été victime, le 19 novembre dernier, Joao Alberto Silveira Freitas, 40 ans, jeté à terre et mort sous les coups de deux agents de sécurité blancs à l’entrée d’un hypermarché Carrefour à Porto Alegre, ville à majorité blanche (75 à 80% de sa population, contre seulement 46% sur l’ensemble du Brésil).

Depuis le début de l’année 2020, ce n’est que la énième victime d’un racisme d’Etat qui frappe mortellement un Afro brésilien toutes les 24 minutes; les corps noirs, et particulièrement ceux des hommes noirs, sont perçus comme des menaces dans ce pays qui fut le plus grand pays esclavagiste du continent américain et où l’esclavage n’a été aboli qu’en 1888. 

Ce meurtre a eu lieu la veille du jour de la Conscience Noire, jour férié au Brésil en hommage à Zumbi Dos Palmares tué  le 20 novembre 1695 alors qu’il refusait de signer avec les colons portugais un accord de paix félon. 

La suprématie blanche et le racisme d’Etat n’ont jamais cessé d’invisibiliser les corps noirs; cela s’exprime jusque dans les propos de Jair Bolsonaro, postés sur les réseaux sociaux « comme homme et comme président, je suis daltonien : tout le monde a la même couleur ». 

Ce type de propos est l’expression même d’un racisme primaire, violent et arrogant qui ne peut exister sans la colonialité du pouvoir qui ne reconnaît aucune existence à la population noire du pays. Ce pouvoir rejette les Afro brésiliens dans une zone de Non Êtres où veut les maintenir la bourgeoisie latifundiaire qui se partage une terre qu’ils ont acquis par le vol et le meurtre comme ils continuent de le faire en brûlant les terres ancestrales sur lesquelles vivent les Indigènes. Et si d’aucuns voulaient soutenir les Afro-brésiliens dans leur lutte pour la dignité et l’égalité, il les dénonce et  souhaite les envoyer à « la poubelle » car ils « poussent le peuple à la discorde, fabriquant et promouvant des conflits ». Cette violence mortifère montre celle à laquelle les Afro brésiliens ont à faire face. Elle n’a pas de limite, rien ne retient les membres de la classe dominante blanche dans leur volonté de dominer, de subjuguer, de contraindre ceux qui revendiquent le droit à une humanité humaine.

Mais cela n’est pas le fait du Brésil uniquement; la suprématie blanche n’a de cesse de montrer son visage colonial et post-esclavagiste dans l’ensemble des pays anciennement esclavagistes et coloniaux. Leur police, par l’usage excessif et disproportionné de la force, reflète le visage de l’Etat qui ne vise qu’à soumettre et à ignorer les populations revendiquant leurs droits à l’égalité et à la dignité. Michael Brown à Ferguson, Georges Floyd à Minneapolis, Ibrahima Bah à Villiers Le Bel, et combien, combien d’autres parce qu’ils n’ont pas la bonne pigmentation de peau ou ne pratiquent pas la bonne religion. 

Il n’est qu’à regarder les vidéos après l’agression dont a été victime à Paris Michel Zecler, celle de ces jeunes, dans le bois de Boulogne, agressés par la police alors qu’ils rentraient chez eux… et combien d’autres; on ne peut les nommer tous…

Les services de sécurité privés se sentent investis des mêmes prérogatives. L’Etat organise l’impunité de ses fonctionnaires de police; les entreprises privées et particulièrement les transnationales, protègent ceux qui commettent des actes racistes criminels. 

Il ne sera mis fin au racisme d’Etat, prégnant dans les Etats anciennement esclavagistes et coloniaux que lorsqu’il sera mis fin au racisme structurel et systémique, ce qui ne peut advenir sans la libération totale du continent africain.

La Question Noire / Fondation Frantz Fanon